Après plusieurs années de voyages à étudier les conflits, à travailler auprès des exclus, des réfugiés, des combattants de la liberté ou du quotidien, Rose Héléa aspirait au calme et rêvait d'une famille. La vie en a décidé autrement et c’est lorsqu’elle a dû chercher des outils pour se remettre d'une deuxième fausse couche et mieux vivre un lourd parcours de Procréation Médicalement Assisté qu’elle s'est souvenue de sa passion pour l’écriture et du plan d'un manuscrit qui patientait dans les tiroirs de son bureau en bois. Les larmes et les mots ont coulé.
Depuis, dans le silence secret du petit matin, tous les jours, elle écrit. En parallèle, elle a découvert la méditation et le pouvoir de nos pensées et commencé à croire que tout était possible.
Quand l’enfant s’est accroché, l'ivresse de l'écriture est restée et, entre deux tétées et la préparation de ses cours – elle est enseignante en lycée –, l'enfant a grandi et les romans aussi.
Elle a alors pris son courage à deux mains et avoué à son entourage les centaines de pages noircies. Elle a dû accueillir l'impression d'être un imposteur, la crainte de décevoir, la peur de réussir et celle d'échouer, accueillir la culpabilité des heures volées à la famille et aux amis.
Scribouillette est le petit nom gentil qu’elle se donne pour faire fuir l’autodépréciation, l’autosabotage. Face aux doutes, les mots ont su la guider et les commentaires de ses lecteurs sur ses romans l’ont portée et poussée. Une de ses lectrices parle d’une « écriture qui oscille entre débats intellectuels et émotions à vif », une autre explique: « Parce que tout simplement tout ce qui sort des tripes et des entrailles devrait être lu et entendu de tous. Parce que son message mérite d’être diffusé fort et loin. » Après Quand on n’a que l’amour et Avec le temps va, tout s’en va, elle rédige actuellement son troisième roman. Écrire est donc sa manière de s’affirmer en tant que femme, libre de tout demander à la vie.« Écrire c’est quand les larmes de joie ou de tristesse coulent sur le papier » dit-elle.
Aujourd'hui, ses romans sont une source d'inspiration et ses mots font briller les cœurs et tinter les synapses de ses lecteurs. Elle vise l’impossible comme lorsque le médecin avait déclaré : "vous n'aurez jamais d'enfant." Car quand on ne baisse pas les bras, on peut les ouvrir aux câlins du monde et comme le dit Marie, une de ses héroïnes : « Je vais m’accorder le droit au rêve, cela me donnera la force d’y travailler. »